Point de (re)-départ :

Comment est née l’idée de Re-Enchanted? Quelle ambition se cache derrière cet anglicisme, et pourquoi d’ailleurs avoir choisi la langue anglaise? Qui tire les ficelles du site et qui écrit les articles? Bienvenus sur Re-Enchanted…

L’histoire commence avec des obstacles, ou plutôt avec un horizon… a moins qu’il ne s’agisse tout simplement de la même chose. Les obstacles ne sont-ils pas les rochers, les montagnes, qui préparent l’horizon? Qui, après quelques années peut encore prétendre avoir atteint le rivage sans être passé par quelques itinéraires escarpés. Sans doute certains d’entre nous y sont encore, en train de lutter. En train de rêver peut-être également à ce fameux rivage idyllique, alors même que la lumière reste encore cachée derrière les montagnes.

Car à bien y regarder, à écouter les médias, à plonger dans nos tubes cathodiques et à se laisser étourdir par nos antennes, le monde actuel ne ressemble peut-être pas à un idéal de clarté. Globalement, localement, ou sur le plan personnel, le baromètre n’indique peut-être pas les douceurs du printemps ou la plénitude de l’été. Cataclysme climatique, relents de guerre froide et conflits éparpillés à la surface du globe. Economies ruinées, sous tutelle, perfusées à grand renforts de bulles spéculatives. Agriculteurs locaux au bord de l’abandon, malbouffe industrielle, hégémonie de la grande distribution et des idoles de la société de consommation, culture atomisée par le seul intérêt commercial, télé-poubelle… Sur le plan personnel, le budget familial se porte-t-il mieux que le budget de l’Etat? Vivons nous mieux ou moins bien que nos prédécesseurs? Notre époque de promesses n’est-elle pas finalement celle de la paupérisation?

La ligne éditoriale est claire : vous venez de lire le seul et unique paragraphe morose de ce blog. Re-enchanted n’est pas un blog “déprime”, le spleen n’y a pas sa place, les idées noires, la perte de confiance, l’abandon, en sont bannis. Nous partons du principe “qu’il vaut mieux être optimiste et se tromper, que pessimiste et avoir raison”. L’objectif est donc d’atteindre le rivage, en traversant au mieux s’il le faut l’hiver. Parce que l’hier aussi peut-être rempli de charmes et avoir ses propres attraits… et qu’il est peut-être plus joli encore, et moins long, en bande, en se serrant les coudes, et en se hissant par dessus les rochers et le thermomètre.

Ainsi donc, même en cette période propice au catastrophisme, au milieu de ces relents inconscients ou instrumentés de fin du monde, l’heure est à l’optimisme et à la créativité. Inspiré par les très sérieuses thèses de Gunter Anders, et quitte à les décliner de manière apparemment dérisoire pour leur donner corps, avant d’éventuellement leur redonner une puissance plus globale, il est tant de “regarder la catastrophe en face” pour l’éviter. Eviter l’austérité budgétaire familiale, la malbouffe, la faillite sportive et médicale. Eviter le renfermement sur soi même, l’isolement télévisuel et numérique, la contraction de la société, le refus de l’autre et de la différence. Eviter l’abandon de la planète et de nos libertés, du fun à l’austérité, parce qu’il n’est peut-être pas nécessaire d’être triste pour nous sauver, à toutes les échelles.

Et si tous nos plans de sauvetage échouaient simplement parce qu’ils manquaient de fun?

Faut-il renoncer à tout pour exister, ou s’agirait-il plutôt de changer notre façon de nous amuser, de consommer, de nous réaliser?

Oublions donc dans un premier temps les problèmes d’échelle et de globalisation, les sujets trop lourds, gigantesques et sérieux, sur lesquels planchent très sérieusement les élites en envoyant leurs voitures dans l’espace, en préparant la colonisation de Mars parce qu’il serait trop tard pour notre bonne vieille terre, en convoitant le pays voisin pour soigner le climat à coup de missiles thermo-nucléaires… et concentrons nous sur nos moyens dérisoire d’améliorer nos vies, individuellement, collectivement, de manière expansive, bénéfiquement contagieuse, et sans nous fixer de limites.

Re-enchanted est d’abord une expérience, avec des espérances personnelles et locale. Le reste suivra, ou pas… Elle démarre pour moi il y a un petit peu moins d’un an. Surpris par l’horloge, par des genoux bloqués pratiquement du jour au lendemain, en surpoids, et avec un budget léger comme celui d’un étudiant. Des idées, mais pas de carrière, des diplômes mais pas dans le moule, des projets mais pas le temps, ou peut-être, de manière illusoire, “trop de temps”. Procrastination, attente patiente ou non d’un alignement stellaire improbable, inaccessible perfection et acceptation conseillée d’un compromis inacceptable. Arthrose dans les genoux, arthrose dans les projets. Remettre encore une fois à dix ans ce qui devait voir le jour il ya une vingtaine d’année. Des enfants et pas les moyens de leur offrir tout ce que je voudrais…

Certainement pas l’envie de se plaindre, mais l’envie de bousculer tout ça. Pas “la crise de la mi vie”, mais la Crise Nécessaire de La Vie, et cette urgence qui souligne que c’est désormais maintenant ou jamais. Que ç’aurait été sans doute mieux hier, mais que le meilleur moment reste aujourd’hui, maintenant, immédiatement. Croiser les bonnes personnes, prendre les bonnes décisions, tant-il est vrai que finalement, au milieu du déterminisme social, nous sommes aussi et surtout le produit de nos propres choix. Faire de nouveaux choix, pour de nouveaux objectif ou des objectifs renouvelés, déterminés…

Le ré-enchantement de nos vies est donc d’abord, dès l’instant ou nous avons un minimum de prise sur elles, une histoire de choix. Mêmes pieds et mains liés à un travail salarié, à un emploi du temps contraint, à des impératifs budgétaires et logistiques, à un empreint immobilier, à nos crédits à la consommation, il doit nous rester des marges, il doit être possible de reconfigurer nos quotidiens, d’adapter notre emploi du temps et nos finances pour vivre, pour nous passionner, pour nous épanouir, personnellement, en famille, collectivement.

L’arborescence du blog démarre avec mes expériences de début d’année, et les quelques autres qui les ont précédé, à la fois dans le but désintéressé, philanthrope, de partager ces expériences, mais également avec l’objectif secret et peut être un peu plus “égoïste” de les prolonger, de les étendre, d’aller au delà de mes limites actuelles, et d’entrainer dans mon sillage tous ceux qui y trouveront de l’inspiration, tout autant qu’en ajustant mon cap pour m’inspirer de tous ceux qui contribueront à ce projet. Tester de nouvelles voies, viser de nouveaux horizons, les rêver jusqu’à aplanir les montagnes et gagner ces rivages peut-être bien plus accessibles que nous ne le pensons, qu’on nous le fait croire, que nos carcans civilisés, monotypes, axialement verrouillés nous refuse jusqu’à la simple imagination.

Chacun des prochains articles sera donc une porte vers une piste d’épanouissement, d’autonomisation et de liberté. Souvent sous une forme testée, parfois de manière embryonnaire, par l’auteur, mais surtout base de réflexion pour une exploitation plus poussée, exportée, reconstruite sur des concepts et dans des directions nouvelles. Un brainstorming dont chaque nouvelle branche devra répondre à cette simple question :

“Est-ce que tu vois le printemps?”


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